JE N'AI PLUS ENVIE DE COURIR, COMMENT Y REPRENDRE GOÛT ?

Sylvain est un coureur sur route. Il se fait surtout plaisir sur la distance du semi-marathon. Il a son actif quelques marathons et s’entraîne en nature, surtout avec ses potes de course. Mais voilà, il me confie : « Je n’ai plus envie de courir. Comment retrouver ma motivation ?«

Pourquoi je n’ai plus envie de courir ?

Ma foi, nous ne sommes pas tous égaux face à l’envie, la motivation, la volonté, la persistance… Certains coureurs ne comprennent pas que d’autres puissent perdre ce besoin de courir. Pourtant, cela arrive très souvent. J’ai moi-même eu de nombreuses phases de « ras-le-bol ». Il y a aussi l’exemple bien connu du Québécois Joan Roch qui avait arrêté du jour au lendemain en 2016, avant de revenir sur le devant de la scène.

Sylvain, lui, m’explique qu’il n’a plus la même envie, qu’il préfère voir ses amis au resto plutôt que de trotter sur la route. Il n’a pas d’intérêt particulier pour le trail et malgré son jeune âge (39 ans) il sent que par moment c’est plus compliqué physiquement.

Je n’ai plus envie de courir

J’ai discuté avec lui et j’ai déjà voulu connaitre la solidité de ses points motivationnels (engagement, plaisir, progression…). En faisant le tour de la question, il s’est avéré qu’il n’avait effectivement plus de plaisir à courir. Parfois, en se forçant, il arrivait à retrouver quelques sensations plaisantes par-ci par-là. Mais rien de transcendant et rien qui lui donnait envie de recommencer. Pire, durant certaines sorties, il faisait demi tour et préférait rentrer chez lui au bout de 10 minutes. Il me confiait : « J’en pleurerais tant je vis la course comme un fardeau alors que je la vénérait…«

En échangeant, je me suis aperçu qu’il avait eu beaucoup d’attentes face à la course. Elle lui avait permis de s’épanouir dans des périodes où sa vie était chamboulée (couple, travail). Et puis, tout était rentré dans l’ordre et la course ne jouait plus son rôle de soupape.

J’ai fait prendre conscience à Sylvain de ce manque de sens dans le running et par répercussion l’absence de plaisir dans sa pratique. Nous avons décidé de suivre ce manque d’envie plutôt que de le combattre et être en conflit.

Le suivi de Sylvain

Comme pour lutter contre un burnout, je lui ai proposé de se reposer et d’arrêter la course plusieurs semaines.
Durant cette période de convalescence, il avait pour mission de beaucoup écrire (sur lui, sa vie, le sport…). Il pouvait ou non partager avec moi.
Sa reprise s’est faite avec des sorties extrêmement courtes afin de se frustrer et avoir l’envie d’y retourner.
Le plaisir est revenu en redonnant du sens au running (je cours pour mon bien-être et ma santé).
Et, il décida de mettre de côté les courses. Il reporterait un dossard quand l’envie serait à son maximum et pas seulement participer pour participer.

Je n’ai plus envie de courir

Le manque d’envie en course à pied

Certain(e)s ne le connaissent pas
D’autres sentent des fluctuations
Des coureuses et des coureurs perdent vraiment le plaisir de courir. Ils rangent leur équipement et n’y touchent plus. C’est fini, point barre !

De multiples raisons

Il peut y avoir de la fatigue (physique et mentale)
Un surentraînement qui s’est installé
Le sens fondamental de courir qui a disparu
La motivation était externe et l’interne n’a pas assez d’importance pour pratiquer
Le poids des années et tout simplement l’envie de faire autre chose…
Les résultats de course se font attendre
Il n’y a plus de progression depuis un moment
Un début de déprime voire de dépression (dans ce cas consulter un médecin)

Si cela arrive à un de vos proches :

Ne minimisez pas ce manque d’envie
Écoutez-le, ne le jugez pas
Rappelez-vous, ne pas voir envie fait partie de la vie
Pas de conseils s’il ne vous en demande pas
Proposez un footing sans forcer. Invitez plutôt que motiver
Parlez d’autre chose et laissez-le prendre ses décisions
Dans ces périodes, son discours face à la course peut être différent d’un jour à l’autre : « J’aimerais recourir un marathon… » puis… « Plus jamais ça ! »
La période est plus ou moins longue
Acceptez que cela peut être définitif