Y a t-il plus de 5 erreurs en préparation mentale ? Certainement ! Tout d’abord examinons celles que je rencontre le plus fréquemment.
5 erreurs en préparation mentale
1) Objectif de l’égo
C’est un des points les plus importants dans lequel il est facile de tomber : se fixer des objectifs qui sont proches du fantasme.
Ex : j’ai un RP de 5h au marathon et dans 2 mois je veux le courir en 02h45…
N’oubliez pas, une des bases d’un bon objectif c’est qu’il doit être réaliste (et réalisable). Je vous renvoie à des méthodes connues pour bien poser vos buts en course à pied comme le modèle SMART, DROP, SCORE et/ou aux nombreux outils de la PNL.
J’ajoute ceci : pensez à vous fixer des objectifs à court terme, à moyen terme et à long terme. De plus, même si l’objectif doit rester atteignable, faites en sorte qu’il vous challenge un minimum afin d’être motivé(e).
Les coureuses et coureurs qui ont des objectifs de l’égo ont en plus de très bonnes excuses pour expliquer qu’au fond ce n’est pas vraiment ce qu’ils voulaient. Et puis ils ont manqué de préparation et il pleuvait et et et…
Fixez-vous des buts réalistes et qui vous challengent un peu pour sortir des objectifs de l’égo.
2) Ne pas entraîner votre cerveau
Il y a une croyance que le mental ne s’entraîne pas. Il suffit de lire 2-3 phrases motivationnelles et hop ! Le tour est joué.
Une autre croyance est de penser que l’on ne peut rien changer, on a le #mental ou on ne l’a pas. Donc, pourquoi faire bosser son cerveau ?
« Je connais un coureur qui est très fort et qui ne bosse pas la force de son esprit ». Effectivement, certains sportifs ont mis en place des stratégies performantes (souvent inconscientes). Sauf que, tout le monde n’a pas le même vécu.
Et, si nous ne sommes pas motivés à plonger, par exemple dans la construction de nos objectifs, alors notre progression sera difficile.
Que ce soit pour développer des routines, des parades, un dialogue interne puissant, une imagerie mentale fluide, ou que ce soit pour entrer dans la Zone (flow), déclencher un état hypnotique… il nous faut passer par des séances d’entraînements. Nous les réalisons physiquement ? Eh bien ! Pour le cerveau c’est le même principe.
Améliorer vos habiletés mentales, utiliser la neuroplasticité de votre cerveau, rendre vos pensées plus dynamisantes, se concentrer sur l’essentiel, gérer les émotions… sont des actions mentales qui nécessitent un entraînement régulier.
Prenez-vous le temps d’entraîner votre mental ?
3) Attendre le dernier moment pour s’y mettre
Il m’arrive de recevoir un appel pour une urgence : « Je participe à mon 1er trail dans 2 jours et je sens que je ne suis pas très fort(e) mentalement. Je manque de confiance etc… »
Je peux toujours tenter de réaliser une prouesse, de trouver les bons mots, de proposer une stratégie, de comprendre rapidement la psychologie de la coureuse ou du coureur. Cependant, attendre le dernier moment pour entraîner son mental n’est pas des plus efficaces. J’ai juste l’impression de mettre un peu de colle sur une aile défectueuse d’un avion, allumer des cierges, prier pour que cela fonctionne et réaliser une danse de Sioux au cas où… Parfois, la magie opère 😉
Si vous désirez bien bosser votre mental je vous suggère de ne pas vous y prendre au dernier moment. Je sais que ça peut paraitre fastidieux mais cela vaut le coup pour être performant le jour J. Cette force mentale que vous développe est aussi valable, bien sûr, pour vos entraînements, vos sorties longues, vos fractionnés, vos week-ends chocs.
Connaissez-vous des outils, des exercices pour améliorer vos habiletés mentales ?
4) Croire qu’il n’y aura jamais de couac
De mon expérience en tant que coureur ou durant les coachings avec ma clientèle, si j’ai bien appris quelque chose, c’est qu’un jour ou l’autre il y aura un problème. Pas forcément un incident grâce mais ne serait-ce qu’un grain de sable dans un engrenage, un couac qui peut vous affecter ou un souci bien dérangeant.
J’aime utiliser la méthode du « Si… Alors… ».
- Si je stresse sur la ligne de départ alors je ferai telle ou telle chose…
- Si mon estomac me joue des tours lors de mon ultra alors je…
- Si ma fréquence cardiaque s’emballe alors je…
Ce n’est pas être pessimiste, c’est se préparer pour éviter du stress supplémentaire si le problème venait à apparaître.
C’est vous préparer à répondre présent le jour J.
C’est ce qui se passe dans la tête dans un champion. Même s’il sait qu’il ne peut pas tout maîtriser, il se donne le plus de chance possible pour réussir.
La défaite fait partie du jeu et un problème physique, émotionnel, technique, interne, externe ou mental peut surgir à n’importe quel moment, alors il est nécessaire de s’y préparer.
Testez cette stratégie du « si… alors… » et donnez-moi votre avis.
5) Effleurer les techniques
Une des erreurs connues en prépa mentale (et dans d’autres domaines) est celle d’effleurer une technique et d’en conclure qu’elle ne fonctionne pas.
Comme tout entraînement, il est utile de s’engager pleinement dans l’activité, au risque de passer à côté de l’essentiel.
Certes, nous ne sommes pas à l’aise avec tous les outils proposés par le coaching mental. En tant que coureur j’ai mes préférés, ceux avec qui je suis à l’aise et qui m’apportent de l’efficacité. Par exemple, l’auto-hypnose.
Mais avant d’en conclure qu’une approche ne convient pas, il est fondamental de la tester vraiment. Pourquoi ? Car il y a parfois une crainte d’essayer. La peur de ne pas réussir. Il arrive qu’intellectuellement on ne comprenne pas l’effet recherché, alors qu’en passant à l’action tout devient évident.
Je me souviens d’un coureur qui m’avait dit : « Ouais… bof… » en lui proposant un exercice à effectuer tous les jours. Toutefois, il s’était prêté au jeu et une semaine plus tard il m’avouait : « D’accord, j’ai compris le principe et j’ai senti un vrai changement de sensation lors de mes entraînements sur piste ».
Quand on vous suggère une certaine technique, ce n’est pas pour vous embêter mais bel et bien pour vous aider.
Testez, allez au bout de la démarche, au pire vous aurez appris quelque chose. Au mieux vous constaterez que ça valait vraiment le coup.
6) En bonus de ces erreurs en préparation mentale
Croire que tout est figé, que vous n’avez pas le pouvoir de changer des pensées, des ressentis, des comportements.
C’est un frein immense à votre progression de penser que tout est blanc ou noir, bien ou mal, leader ou looser, fort ou faible…
Nous avons toutes et tous la capacité d’effectuer des changements grâce à la préparation mentale. Commencez par faire des choix, ceux de la progression et du plaisir.