COURIR L’HIVER : COMMENT UTILISER VOTRE MENTAL POUR AFFRONTER LE FROID ?

Courir l'hiver

Quand les journées raccourcissent, que le vent se fait piquant et que la pluie s’invite à vos sorties, beaucoup de coureuses et coureurs rangent les chaussures en se disant : « j’attendrai le printemps ». Pourtant, l’hiver est une formidable saison pour renforcer non seulement son corps, mais aussi son mental. La préparation mentale joue ici un rôle clé : elle vous aide à transformer les contraintes climatiques en alliées, à apprivoiser les sensations désagréables et à cultiver une résilience rare. Parce que dans le froid, plus que jamais, c’est la tête qui guide les jambes quand on continuer à courir l’hiver !



Courir l’hiver : Apprivoiser l’inconfort avant de le subir

Tout commence avant même d’enfiler les chaussures. L’hiver ne surprend que celles et ceux qui s’y opposent. Il est donc essentiel d’adopter une posture d’accueil. Accepter que le froid fasse partie du jeu, c’est déjà réduire son emprise. Plutôt que de pester contre la météo, je vous invite à vous dire : « Ce sera un entraînement différent, une expérience sensorielle ». Cette phrase change tout. Vous cessez de subir et devenez actrice ou acteur de votre adaptation. Le mental n’est pas là pour nier l’inconfort, mais pour lui donner du sens.

Le pouvoir de la visualisation : anticiper pour mieux vivre

Avant chaque sortie hivernale, prenez quelques minutes pour visualiser votre course. Fermez les yeux et imaginez : le souffle qui forme un léger nuage, les gouttes de pluie sur votre visage, le rythme régulier de vos pas sur un sol humide. Plus la scène sera précise, plus votre cerveau l’intégrera comme familière. En vous exposant mentalement au froid avant d’y être physiquement, vous désamorcez une grande partie du stress anticipatoire.

La visualisation permet aussi de renforcer la confiance. Imaginez-vous terminer votre séance avec fierté, ressentir la chaleur du corps retrouvé, la satisfaction d’avoir vaincu la paresse et les excuses. Cette projection crée une empreinte émotionnelle qui agit comme un moteur les jours suivants.

Témoignage Edith P

Pour courir l’hiver, le dialogue interne est votre coach invisible

En hiver, les discours internes deviennent décisifs. Le froid et la pluie stimulent souvent une petite voix intérieure qui murmure : « Reste au chaud, tu le feras demain ». La clé est de dialoguer avec elle, et non de la combattre.

Je conseille de préparer à l’avance quelques phrases d’ancrage :
« Je cours pour renforcer ma détermination. »
« Je choisis le mouvement plutôt que le confort. »
« Chaque goutte de pluie renforce mon mental. »

Ces mantras simples, répétés intérieurement, réorientent l’attention et réchauffent la motivation. Ils transforment le monologue du découragement de courir l’hiver en conversation constructive.

L’auto-hypnose : transformer la météo en alliée

Lorsque j’accompagne des coureurs en hypnose, j’observe combien cette pratique aide à se relier différemment aux sensations. Plutôt que de lutter contre le froid, l’auto-hypnose permet de l’apprivoiser.

Avant ou pendant la course, focalisez-vous sur une zone du corps où vous ressentez de la chaleur, le ventre, la poitrine, les mains, et imaginez cette chaleur se diffuser doucement, comme une onde.

Vous pouvez aussi ancrer un souvenir agréable : une soirée près d’un feu, un bain chaud, un lever de soleil d’été. Votre cerveau ne distingue pas clairement la mémoire du présent : il réactive alors les sensations associées. C’est une technique subtile, mais puissante.

Dans cet état de concentration douce, vous pouvez même jouer avec les perceptions : visualiser la pluie comme une douche énergisante, le vent comme un souffle qui vous pousse, la nuit comme un cocon silencieux où seul le bruit régulier de vos pas compte.

Jogging International courir en hiver

Mes conseils dans Jogging International

Le rituel mental : un sas entre le confort et l’effort

Créer une petite routine mentale avant d’affronter le froid aide à conditionner le cerveau à l’action. Cela peut être un geste symbolique (fermer sa veste en inspirant profondément, regarder le ciel en souriant), une musique qui active la motivation, ou un rituel de respiration de deux minutes pour entrer dans un état d’énergie calme.

L’idée est de donner un signal clair au mental : « je passe en mode course. » Ce type de conditionnement crée une transition entre le confort du foyer et le monde extérieur quand on veut courir l’hiver. Et plus le rituel est répété, plus il devient efficace.

S’appuyer sur le sens et la fierté

Quand la motivation faiblit, rappelez-vous pourquoi vous courez. L’hiver teste la fidélité à soi-même. Ceux qui continuent malgré le froid développent un sentiment de fierté profonde, celle d’avoir tenu bon alors que tant d’autres ont abandonné.

Posez-vous cette question : « Quelle image de moi ai-je envie de renforcer aujourd’hui ? » Si vous souhaitez incarner la discipline, la constance, le courage ou la joie, chaque sortie devient un acte de cohérence. Vous ne courez plus seulement pour entretenir votre forme, mais pour façonner votre identité.

Courir dans la nuit : le terrain du calme

L’obscurité, souvent redoutée, peut devenir une alliée méditative. La nuit apaise les stimuli visuels et invite à une forme de pleine conscience : le son des pas, la respiration, le rythme cardiaque. Si vous l’abordez avec confiance, c’est un espace de recentrage magnifique.

Pour apprivoiser cette ambiance, commencez par des sorties semi-nocturnes, au coucher du soleil. Jouez avec la lumière décroissante, écoutez le silence qui s’installe. Petit à petit, votre esprit associera la nuit non plus à la peur, mais à la tranquillité.

Renforcez votre esprit de coureur

Se réchauffer de l’intérieur : respirer pour s’ancrer

Certaines techniques respiratoires comme la méthode Wim Hof ou la cohérence cardiaque renforcent la résistance au froid. Trois minutes de respiration consciente avant de sortir peuvent transformer votre expérience. Inspirez profondément par le nez, expirez lentement par la bouche, en imaginant que vous attisez un feu intérieur. Cette visualisation, combinée à la respiration, active le système parasympathique et réduit la sensation de froid.

Pour courir l’hiver, transformez le froid en enseignement

L’hiver est un maître exigeant. Il nous apprend la patience, l’endurance, la modestie. Il nous rappelle que la performance ne se mesure pas qu’en vitesse, mais aussi en persévérance.

Quand la pluie fouette votre visage, quand le vent s’invite sous la veste, souvenez-vous : vous êtes en train de vous forger un mental que peu de gens travaillent. Ce que vous cultivez là, vous le retrouverez sur vos courses longues, vos ultramarathons, et dans la vie.

L’hiver comme école de la résilience

Courir l’hiver, c’est bien plus qu’une question d’équipement. C’est une école de force intérieure, une rencontre avec soi dans des conditions brutes. Par la visualisation, le dialogue interne, l’auto-hypnose et les rituels mentaux, vous apprenez à apprivoiser l’inconfort et à transformer la contrainte en puissance.

L’hiver vous rend plus solide, plus présent, plus conscient. Et quand viendra le printemps, vous ne serez pas seulement prêt à courir plus loin : vous serez prêt à affronter tout ce que la vie place sur votre chemin.

Vous souhaitez apprendre à mieux utiliser votre mental en course ?
Je vous accompagne, en ligne ou à Sierre, à renforcer vos stratégies mentales et à bâtir la solidité intérieure qui fait la différence sur la durée.

👉 Réservez votre séance