Ultramarathon

French Ultra Festival 2013 – L’interview de Gérard Cain

Stéphane Abry : Gérard, revenons un instant sur toutes ces années à Antibes. Qu’en retiens-tu ?

Gérard Cain : Tout d’abord, la satisfaction d’avoir relancé un format d’épreuve qui n’existait plus en France depuis plus d’une vingtaine d’année.

Après la fin des « 6 jours de La Rochelle » il fallait partir à l’étranger pour pouvoir s’exprimer sur cette distance. De 25 participants pour la première édition en mai 2006 dans un camping, on a approché les 120 cette année à Antibes et le French Ultra Festival en 2012 à compter une représentation de 24 nationalités venant des 5 continents. Qui aurait pu le croire ? Une autre grande satisfaction est celle d’avoir vu grandir le nombre de bénévoles d’année en année et de leurs avoir fait connaitre et découvrir notre discipline. Il s’est alors créé une connivence entre bénévoles et athlètes qui a permis, je pense, de faire ce qu’est le French Ultra Festival et qui tient une grande part dans sa réussite. Je ne peux que tous les remercier pour tout cet investissement. Une désillusion tout de même, celle de voir le manque d’intérêt dans mon département porté à notre discipline. Que ce soit médiatiquement ou au niveau de la commune, j’avais atteint mes limites. D’où ce changement de site, de commune et de département. J’espère avoir fait le bon choix pour l’avenir…

SA : Tu es un peu comme un « bon papa » pour les ultramarathoniens. Et toi, quel regard portes-tu sur les coureurs ?

GC : Merci pour le « bon papa » ! Je ne sais pas si je suis perçu comme cela, mais je suis avant tout un passionné. Un passionné de l’ultra marathon et des gens qui le pratiquent. J’ai découvert tellement de choses sur moi et sur les autres en tant que coureur que je ne veux pas lâcher le lien qui me « rattache » à tous ces athlètes. Pour moi, tous ces participants qu’ils soient coureurs ou marcheurs ont droit à un énorme respect. Je sais ce que c’est que de s’investir dans une préparation pour une telle épreuve et on ne doit pas les ignorer. Je souhaite vraiment qu’ils soient reconnus pour cet investissement, pour leur gentillesse et surtout pour leur humilité. Dans quelle autre discipline voit-on le premier faire quelques kilomètres avec le dernier (ou vice versa) pour l’encourager, le soutenir et lui permettre de repartir pour quelques kilomètres et efforts supplémentaires. Tant que je verrai cette « fraternité » sur un circuit, qu’il y ait de la « bagarre » pour un classement ou pas, tant que je verrai cette complicité entre bénévoles, athlètes, assistants ou autres sur notre terrain de jeu, j’essaierai de continuer d’organiser quelque chose pour eux. Ce que je souhaite, c’est de me sentir bien avec eux, de les voir « heureux » dans la « souffrance » et de toujours voir un sourire à un moment ou un autre sur leur visage, de s’embrasser à la fin de l’épreuve avec la larme à l’oeil. C’est tout cela que je veux vivre et revivre avec eux. Mais dès que cet état d’esprit changera, où il deviendra plus personnel, plus égoïste, j’arrêterai tout.

SA : 2013, le French Ultra Festival nouveau arrive ! Quels sont les avantages du circuit de Luc ?

GC : Déjà, et c’est le plus important pour moi, c’est sa capacité d’accueil. Je rêve depuis le début que j’organise cette manifestation de faire une grande semaine d’ultra avec le 6 jours en fil rouge. Avoir des départs de course tous les jours, des animations musicales, culturelles ou autres durant toute cette semaine d’ultra. Tout cela va être possible avec le circuit du Var au Luc-en-Provence. Le circuit fait environ 2,3 km de long (il sera mesuré officiellement FFA), ce qui permet d’avoir plus de participants dans la même course. Il est entièrement bitumé et quasiment plat. Juste un faux plat de 200 m environ. Mais pas de caillou, de bosse, de trou, etc… Je pense qu’il sera propice à la performance et par le fait de sa longueur il va certainement éviter pas mal de surhydratation. Avec un circuit d’un kilomètre, lors d’une épreuve en boucle les athlètes s’arrêtent trop souvent au ravitaillement et chacun à leurs niveaux ils recherchent quand même quelque part de faire la meilleure marque possible. En s’arrêtant moins, donc en courant ou marchant plus… à l’arrivée le gain de distance ne sera pas négligeable, je pense. Capacité d’accueil aussi pour loger les tentes de camping, campings car, etc… On dispose de tous les à-côtés du circuit. Pour les accompagnants, il y a un restaurant, un bar, une piscine, des aires de jeux pour les plus petits et le circuit est bordéd’une pinède assez importantes. Donc beaucoup d’atouts pour bien recevoir athlètes, accompagnants et spectateurs.

SA : Tu ajoutes plusieurs disciplines au festival. Raconte-nous…

GC : Dans ma « quête » d’une grande semaine d’ultra et en prenant la discipline « ultra marathon » dans sa généralité, je me devais de proposer toutes les disciplines qui la composent. C’est pourquoi j’ai ouvert dès 2013 un 6h00, un 12h00 by night, un 24h00, un 48h00, un 72h00, un 6 jours, un marathon, un 100 km et un 100 miles. Le 6h00 et le 24h00 peuvent être aussi couru en équipe et sur le 24h00 j’ai ajouté aussi un relais « spécial entreprise ». Chacun y trouvera ce qui lui convient, surtout pour les néophytes de la course en circuit, qui pourront découvrir l’ultra marathon sans se mettre une pression sur une épreuve qu’ils pourraient juger trop longue pour eux. C’est ce que j’appelle « l’ultra marathon pour tous »… pour coureurs et marcheurs, car je garde bien sûr nos deux disciplines qui composent l’ultra fond.

SA : Grosse organisation pour faire « tourner » tout ce petit monde sur le circuit. Comment garder la fluidité avec des allures de courses différentes ?

GC : C’est vrais que cela risque… « je croise les doigts »… de faire beaucoup de monde. Mais le Circuit du Var possède une piste régulière de 9 m de large, ce qui va me permettre de la couper en deux pour faire un couloir de 4 mètres de large et un autre de 5 mètres et de faire 2 sens de rotations. Les 6 jours, 72h00, 48h00 et 100 miles tourneront dans un même sens sur la 4 mètres de large et les autres courses dans l’autre sens. Toutes ces dernières courses ne se chevaucheront pas car elles se dérouleront les unes après les autres, donc aucun souci de fluidité et d’allures.

Et je trouve que de faire deux sens de rotation inversés apporteront un « petit côté sympa » car les participants se croiseront sans cesse. Cela cassera un peu cette sensation de monotonie que l’on peut ressentir parfois sur des épreuves horaires.

SA : Quel est le principe du French Ultra Festival ? Quelles sont ses valeurs ?

GC : Le principe du French Ultra Festival est de faire découvrir l’ultra marathon par l’intérieur au plus grand nombre de personnes. En ouvrant tous les formats d’épreuves, un grand nombre de marathoniens pourront franchir le pas vers l’ultra, sur un site convivial ou les gens prennent le temps de « vivre », d’échanger et de passer un bon moment ensemble. En proposant aussi un marathon, cela donne aussi la possibilité d’attirer tout le monde, même ceux qui n’en n’ont jamais courus, car le circuit apporte un avantage que l’on ne retrouve pas ailleurs, c’est d’être jamais seul et de voir aussi sa famille ou supporters tous les 2,3 km. Donc de rester dans un certain confort moral pour démarrer sur marathon. Les valeurs sont bien sûr celles énoncées plus haut au sujet de l’ultra marathonien qu’il faut absolument transmettre à tous les « nouveaux » qui viendront s’essayer sur le Circuit du Luc.

SA : Sur un circuit, tous les niveaux de coureurs se côtoient. Cela permet aux débutants de se faire une belle expérience auprès des meilleurs. Ce côté « tribu » est-il important dans l’ultra ?

GC : Le mot « tribu » me gêne un peu, cela fait un peu restrictif, de petit comité et voir même de marginalité. C’est le contraire que je souhaite et c’est plus le mot « mégalopole » de l’ultra qu’il faudrait employer… Bon, là je vois un peu grand… mais c’est plus dans ce sens qu’il faut aller… que je vais essayer d’aller. Il faut agrandir le réservoir de pratiquants et à voir la progression du nombre de participants sur 6 jours durant ces dernières années, montre bien qu’il y a un potentiel « ultra fondeur » à créer et à enrichir. Que ce soit sur circuit, sur route ou ultra trail, je pense que cette discipline à un avenir. On a tous besoin à un moment ou un autre de se prouver quelque chose, d’aller se dépasser pour y découvrir d’autres sensations que les banalités courantes qu’on veut bien nous dire sur les possibilités de notre corps et l’ultra marathon est vraiment une école de soi, mais il faut le faire connaître. En créant ce festival de l’ultra, j’espère que je pourrai apporter une petite pierre dans le développement de cette discipline.

SA : A partir de quand peut-on s’inscrire ?

GC : Dès maintenant c’est possible. Le nouveau site internet est en ligne (http://french-ultra-festival.fr) avec tous les bulletins d’inscriptions en pdf à télécharger. Pour le 6 jours, 72h00 et 48h00, possibilité aussi de s’inscrire en ligne. Alors si vous souhaitez vivre, revivre ou découvrir la course ou la marche sur circuit, c’est du 7 au 13 Mai 2013 sur le Circuit du Var au Luc-en-Provence (83) et… il y a beaucoup de jours fériés dans cette semaine de mai 2013.


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Stéphane Abry ultramarathon

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