Cela fait maintenant 7 ans que je pratique l’ultramarathon. C’est grâce à une vidéo d’Alain D’Andria (un ultramarathonien du sud de la France) qui participait à la Badwater que j’ai eu le déclic. En peu de temps cette activité est devenue évidente pour moi, certainement un moyen de m’exprimer et de vivre ma vie. Alors je me suis plongé dans des récits d’autres coureurs, je me suis approché de celles et ceux qui avaient de l’expérience pour les écouter, pour comprendre et j’ai pris de l’information sur tout : kilométrage, entraînement, nutrition, hydratation, spécificités des qualités mentales, système locomoteur, matériel, stratégies de course…

J’ai discuté avec des nutritionnistes, des médecins, des entraîneurs, des sportifs venants d’autres disciplines et des psychologues. Je me suis fais mes propres expériences, j’ai pris des claques, j’ai eu des succès, des demi échecs, j’ai souffert, j’ai pleuré, je me suis fais mal et violence. J’ai maudit la terre entière, l’univers, j’ai galéré et j’ai recommencé, un pas après l’autre pour créer mon expérience d’ultramarathonien.

Je me suis relevé, j’ai commencé à écouter les suggestions quand je posais des questions, j’ai fermé les écoutilles aux conseils que je ne demandaient pas et j’ai testé (je teste encore) mes propres objectifs car c’est quand nos rêves dépendent de nous qu’ils sont les plus beaux à atteindre. Ma vision de l’ultramarathon se fait plus claire et plus juste. Je perçois de mieux en mieux la manière dont je veux vivre ce que je suis en tant qu’ultramarathonien.

Mon expérience d’ultramarathonien

Stephane Abry Traine GourdinsLa pire des choses à faire est de vouloir mettre un cadre à un ultramarathonien. Plus le cadre se fait pressant plus il tue la créativité d’un être qui vibre au son du mot liberté. Un coureur d’ultra est fait pour courir, souvent, loin, longtemps, c’est ainsi. Ma fille par exemple est plus inquiète quand je ne cours pas que lorsque je lui dit : « j’ai envie de faire le Tour de Suisse en Courant »

Dans la pratique il nous faut trouver son propre mode de fonctionnement. Certains ultramarathoniens ne sont pas regardant vis-à-vis de leurs blessures, pour ma part je suis plutôt prudent. Certains vivent leur passion dans leur coin, d’autres sont plus médiatisés. Beaucoup de coureurs participent à des compétitions et d’autres quasi jamais. L’essentiel est de vivre l’ultra comme bon nous semble, vivre à fond ses rêves, être congruent (accord entre ce que l’on pense, ce que l’on ressent, ce que nous faisons et ce que nous communiquons). Ma grande découverte (comme nous sommes tous uniques) est que chaque ultramarathonien est différent des autres.

Je discutais par exemple avec Philippe (trailer) de la nutrition et de l’alimentation. Discussion particulièrement riche et intéressante car sans jugement. Nous échangions de l’info sur nos expériences des longues distances. Philippe m’expliquait la boisson qui lui convenait le mieux, comment il se ravitaillait, ce qu’il apprenait, ce qu’il vivait et comment il le vivait. Nous utilisons tous les deux des stratégies alimentaires très différentes. Voilà où je veux en venir : faites vos expériences et trouvez ce qui vous convient. Cela peut prendre des années mais ce que vous apprendrez restera gravé à jamais car cela vous correspondra à 100%.

Evidemment que rien ne vous empêche de vous inspirer d’une expérience d’ultramarathonien mais pensez toujours à vous écouter : vos rêves, vos buts, vos besoins, vos croyances, vos valeurs, la manière dont vous voulez vivre votre propre vie (et pas celle que les autres veulent pour vous).