Mardi 05 avril 2016, j’ai couru, j’ai trébuché, j’ai chuté, j’ai embrassé la Suisse !

Zut ! Et re-zut !

A 15h j’avais rendez-vous avec mon pote de course Alexandre Jodidio. Pour vous situer Alex (31’08 aux 10 kil) quand je suis à fond il est en endurance et il continue de papoter. Il nous arrive de trotter ensemble, pour lui lors de son travail d’endurance, pour ma part ça me stimule et ensemble nous partageons de bons moments de discussions. Au bout d’environ 5-6 km, sur un chemin j’ai trébuché sur une pierre bien ancrée dans le sol et je suis tombé violemment de tout mon poids sur mon genou gauche et j’ai réalisé une cascade à la Belmondo !

Cependant il m’a fallut un certain temps pour me relever car la douleur a été si forte que j’ai pensé m’être cassé ou fissuré un os. Bizarrement la douleur est surtout apparue au niveau de la cuisse juste au-dessus du genou. Puis le sang s’est mis à couler et nous sommes rentrés en tentant de trotter et une grande partie en marchant. Plus tard c’est grâce à une amie, Jordana qui travaille au service ambulancier de la ville de Sion, que je me suis raisonné et que nous sommes allés aux urgences.

Rien de cassé, radio ok, 2 belles ouvertures au niveau de la rotule, je pouvais charger la jambe (bon signe), perfusion d’antibiotiques, anti-douleurs, piqûre pour anesthésier (2ème jouissance de la journée quand l’aiguille est entrée dans la chair à vif… je passe les détails ?), 4 points de sutures et retour à la maison.

Réflexions

La toute première est mon rapport aux chutes. Ma foi, je ne tombe plus avec autant de souplesse qu’à mes 15 ans quand je pratiquais le BMX…

Ensuite je passe rapidement les pensées comme « un accident ça arrive vite et pas qu’aux autres », « heureusement ce n’est pas la tête qui a pris », « peut-être être plus prudent quand je vais courir loin de chez moi dans des coins perdus » etc…

Et puis arrive un peu de colère alors que je suis en meilleure forme depuis quelques semaines, qu’il y a des projets très sympas, un objectif de 24h à Bâle à la fin du mois, que je reçois des nouvelles positives ces temps-ci et badaboum ! Pourquoi maintenant ? Je n’aurai certainement pas la réponse tout de suite et sans doute jamais…

Et dans la vie de tous les jours : être assis, se laver, prendre les transports, s’habiller, ces actes deviennent tout à coup complexes voire compliqués. Je ne peux m’empêcher cette semaine de penser à toutes celles et ceux qui vivent avec un handicap et qui doivent affronter ces moments.

Que faire ?

Je disais à un ami « soit je me lamente, soit je choisis de prendre cet accident avec philosophie. Je fais le choix de la 2ème solution ! ». Les 2 plaies doivent cicatriser et jusque là je dois patienter. Cependant je tente de ne pas rester trop inactif. J’arrive à faire quelques pompes, à me déplacer lentement et j’observe comment mon corps et mon cerveau réagissent avec cette donne de la jambe de bois. Je visualise la guérison de mon genou (techniques d’hypnose) et je garde espoir de pouvoir recourir dès le 20 ou 21 avril.

Je sais pertinemment que c’est juste un mauvais moment à passer et que si cela devait arriver encore, alors je tenterai une approche plus sexy pour embrasser la Suisse !