Il suffit de voir le succès des ultratrails ou des ultramarathons pour comprendre que cet engouement n’est pas près de s’éteindre : UTMB, 100 km de Millau, 100 km de Bienne, TVSB, 24 heures… voici quelques clés et idées pour courir au-delà du marathon !
Courir au-delà du marathon
Tout d’abord commencez « petit » et suivez une progression logique pour vous assurer du plaisir et un minimum de bien-être en augmentant la charge kilométrique. Commencez par 10 km, montez sur semi-marathon, courez quelques marathons et lancez-vous par exemple sur un 6 heures. Si vous n’avez jamais couru de trail, sachez qu’un 42 km en montagne commence déjà « à parler » donc attention à l’excès d’enthousiasme et aux yeux plus gros que le ventre.
Soyez conscient que courir en endurance un ultra ne sera pas plus dur physiquement que courir une distance plus courte mais avec une forte intensité. Je me suis plus facilement cramé sur un semi-marathon en voulant tenir un tempo, que sur un 24h à plus faible vitesse. Evidemment à chacun sa vitesse et sa capacité à encaisser la douleur.
Autant nous avons de la peine à nous imaginer marcher sur un 10’000 mètres (à moins d’un sérieux souci physique), autant il va falloir vous habituer à ne pas considérer la marche comme un échec quand vous participez à un ultra. A moins d’être au top niveau vous verrez beaucoup de centbornards récupérer en marchant. Très souvent l’objectif premier est de passer la ligne d’arrivée, le chrono vient après.
Vous n’êtes pas sur un 10 km où dès le départ vous partez au taquet comme un bourrin ou plus joliment dit comme un jeune cheval qui se lâche dans la prairie à la sortie de l’étable au printemps ! Quoique… en 2012 je me souviens qu’aux 24h de Bâle ça se tirait la bourre dès les premiers tours… D’une manière générale apprenez à résister à l’appel de la vitesse et comme le Petit Scarabée, apprenez la sagesse, apprenez à partir lentement.
Il va falloir aussi gérer l’alimentation et l’hydratation, alterner sucré et salé, devenir un boit-sans-soif et malgré tous les bons conseils que vous recevrez, vous ferez le tri dans les infos que vous entendrez pour découvrir et valider ce qui vous convient le mieux, ce qui vous convient à vous !
Dans les trucs utiles auxquels il est bon de penser : ne laissez aucune étiquette à vos vêtements (picotements, brûlures). A tous les points de frictions de la pommade vous badigeonnerez (crème Nok par exemple – aisselles, entre les cuisses, entre les fesses…).
Ce n’est pas très séduisant, ni sexy, mais il arrive fréquemment sur de la longue distance d’avoir des soucis de digestion (nausées, vomissements, diarrhées…). A ce moment là repérez tout de suite si vous avez froid, ou si vous vivez une insolation ou si vous avez assez bu depuis le départ. Par expérience, cela ne sert à rien de forcer. Faites une pause, mangez tranquillement, buvez, reprenez des forces et vous verrez les bienfaits assez rapidement (dans les 30-45 minutes qui suivent).
Bossez votre mental pour aller au bout du chemin. Si vous ne le travaillez pas à l’entraînement vous comprendrez assez vite durant l’épreuve pour quelle(s) raison(s) on en parle autant dans cette discipline. Habituez-vous à courir en solitaire, devenez votre propre « héros », faites grandir « le guerrier, la guerrière » qui est en vous, apprenez à jouer avec vos images internes, avec votre dialogue intérieur, faites ami-ami avec la douleur et par moment revenez au pourquoi vous courez au pourquoi vous êtes-là !
Courir dans l’au-delà
Participer à un ultra est vraiment une expérience unique, de dingue, au-delà du sport… Vous entrez dans une aventure, vous devenez un Indiana Jones de la course, vous changez obligatoirement quelque chose en vous après cette expérience.
Apprêtez-vous à vivre intensément vos émotions. Préparez-vous à avoir mal et quelques fois à en redemander. Soyez prêt à repousser vos limites physiques et psychiques.
Courir au-delà du marathon, courir un ultra, est une des plus belles et des plus intenses expériences de vie que je connaisse. Mais attention : on y prend goût !