Ce n’était pas le plan, ce n’était pas prévu ainsi, c’est une nouvelle expérience qui me marque dans mon parcours d’ultramarathonien, courir dans des conditions particulières, celles que nous a imposé la tempête Gloria. Pour ma part et celle d’Isabelle nous avons fait le choix de maintenir notre périple. Au fond nous aurions pu tout à fait stopper, cela n’aurait rien changé à nos vies.
Pour certains Majorquins c’est certainement différent car nous avons vu des dégâts, par exemple au port de Pollença ou à Arta. Sans compter les routes inondées et les arbres arrachés. Un Mallorca Run Trip spécial, venteux, mouillé, touchant et difficile.
La météo
Les 4 premiers jours de ce challenge ont été assez compliqués à cause des conditions météorologiques. Heureusement, quelques accalmies nous ont donné du courage pour continuer sur les routes majorquines. Le vent était puissant par moment (comme sur la vidéo) mais c’est surtout la pluie qui nous plombait le moral.
On a beau être équipé, courir dans le frais et sous des pluies torrentielles ça atteint le mental. J’ai donc dû trouver de nombreuses stratégies pour continuer. Isabelle m’a aussi soutenu tout au long du parcours. Je vous en reparlerai.
La carte n’est pas le territoire
Présupposé bien connu dans le milieu du coaching, la carte n’est pas le territoire. Pourtant habitué aux courses par étapes, je me suis fait surprendre par la différence entre les cartes routières et la réalité de la route. Entre des routes coupées par les inondations, des interdictions de passage alors que les applications nous confirmaient que les piétons pouvaient passer, des villages/villes en configuration « culs-de-sacs », tous les terrains privés grillagés… il n’est pas toujours simple de se déplacer sur l’île en tant que piéton.
Au contraire, la route nous a aussi offert des points de vues magnifiques surtout dans le nord et l’ouest.
Le van
Nous avions décidé qu’Isabelle conduirait un van aménagé. C’est avec Ôsen Way que nous avons voyagé en toute liberté durant notre Mallorca Run Trip. Le van était parfaitement adapté malgré tout le matériel dont nous avions besoin. Les nuits ont été excellentes et c’était pour moi une priorité afin de récupérer le mieux possible d’un jour à l’autre. Très pratique, il passe partout et nous a permis de nous poser à des endroits stratégiques pour avoir une belle vue le matin. N’hésitez à venir de notre part auprès de Gwendoline et Arnaud !
Les 6 jours
Nous nous sommes retrouvés à Palma avec Isabelle et puis nous avons fait connaissance avec Gwen et Arnaud (Ôsen Way). Le lendemain nous avons pris possession du van, puis il était temps de faire le plein pour les ravitaillements (lentilles, pommes de terre, purée, thon, sardines, bananes, pâtes, légumes…).
Après avoir profité d’une magnifique terrasse pour le repas de midi à Palma nous avions rendez-vous avec l’équipe de Piaf. Le soir nous nous sommes installés dans le van. Les premières gouttes de pluie sont arrivées…
Du 19 au 24 janvier 2020 notre Mallorca Run Trip a donc été chamboulé par la tempête. Trempé une bonne partie de la journée j’étais proche de l’hypothermie a plusieurs reprises. S’adapter à cette météo et aux changements de routes a été cette fois-ci ma plus grande difficulté.
Moral et physique
Le moral en a pris un coup et souvent je n’ai pas profité de ma course comme c’était prévu. Cela fait partie du « jeu » de l’ultramarathon, mais entre nous j’aurais préféré courir au soleil.
Mon genou gauche et mon tibia droit se sont rebellés et j’ai couru en serrant les dents. Cependant je suis très satisfait de mon physique qui a bien tenu tout au long du parcours.
Sur cet ultra, je n’ai ni eu de souci intestinaux ni de problèmes de nausées (pourtant habitué…). J’avais testé durant mon tour de l’île de Ré de manger plus de pommes de terre aux ravitos. C’est ce que j’ai reproduit à Majorque. Sinon, comme d’habitude : gels, boisson iso et protéines Powerbar ont parfaitement joué leur rôle ! Le petit-dèj a surtout été protéiné et m’offrait assez d’énergie jusqu’au gros ravito de mi-journée.
Le tracé a donc été changé à plusieurs reprises et au final j’ai couru 300 km. Un peu déçu mais la terre continue de tourner et avec les conditions durant ce run trip j’ai donné ce que je pouvais.
C’est durant la dernière étape que j’ai pris le plus de plaisir. La météo s’était grandement améliorée et j’ai enfin tracé la route comme je le voulais jusqu’à Palma !
Une aventure à deux
Vivre à deux dans un van quand il fait un temps pourri ce n’est pas la même chose qu’en plein été avec un temps superbe et des jours plus longs. Nous avons trouvé rapidement notre rythme. Isa a été merveilleuse. Elle a géré la logistique et la communication (anglais et espagnol) de main de maître !
Entre le linge à laver et faire sécher, les repas, le nettoyage du van, gérer les changements de routes… elle n’a pas eu une seconde pour elle. Sans Isabelle je n’aurais pas tenu. C’est grâce à elle que nous sommes arrivés au terme de ce Mallorca Run Trip. Je n’avais qu’à courir et me plaindre. Elle a géré tout le reste ! IMMENSE MERCI !
Mes pensées…
Une fois de plus mon mental a joué un rôle très important. Mon physique manque de force et je dois compenser. Je suis frileux alors je dois trouver des stratégies mentales pour me faire croire que j’ai chaud.
Mon moral a été tellement bas par moment que je ne sais pas si je renouvellerai une expérience d’ultramarathon. L’envie n’est plus aussi présente que les années précédentes. Depuis 2 ans je me pose beaucoup de questions face à ma pratique de l’ultrafond. Continuer de courir oui. Refaire des ultras… de moins en moins certain !
Si vous voulez vous lancer sur des challenges comme celui-ci, n’hésitez pas à prendre contact avec moi pour en discuter.
Merci encore aux partenaires : Ôsen Way, PIAF et Powerbar